Revue d’histoire intellectuelle

Accueil > Sommaires > N° 35, 2017. Cultures ouvrières > Philippe GUMPLOWICZ, De l’orphéon au jazz

Philippe GUMPLOWICZ, De l’orphéon au jazz

Une métamorphose de classe (xixe-xxe siècles)

mardi 28 novembre 2017

Résumé
Le jazz est apparu puis s’est développé comme le surgeon d’une pratique musicale orphéonique, celle des sociétés de musique populaires qui, principalement à La Nouvelle-Orléans, ressemblaient par l’uniforme, les activités urbaines et surtout par le répertoire de marches militaires aux sociétés musicales européennes des villes industrielles. Et puis, quelque chose se passa. L’éthique collective orphéonique laissa place à des solistes qui prirent quelque liberté avec la musique écrite sur les pupitres. Le jazz naissait en même temps que l’improvisation et apportait avec lui un essor musical vertigineux. Un monde artiste se substituait au monde ouvrier. Cet article se reporte aux moments où ces deux pratiques se confondaient encore.

Abstract
From Orphéon choral societies to jazz : A class metamorphosis (XIXth-XXth centuries)
Jazz emerged and then developed as the sucker of an orpheonic musical practice, that of the popular music societies which, mainly in New Orleans, resembled European musical societies based in industrial cities, by their use of uniforms, their urban activities and especially by their repertoire full of military marches. But then something happened. The collective ethics of Orphéon choral societies gave way to soloists who took some liberty with the music written on their music stand. With improvisation, Jazz was born and a vertiginous musical boom was to follow. An artist world was substituted for a working-class world. This article examines the moments when these two practices were still intertwined.