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Codhos (Collectif des Centres de documentation en histoire ouvrière et sociale), Congrès du monde ouvrier : France, 1870-1940. Guide des sources

vendredi 25 septembre 2015

Lectures

Codhos (Collectif des Centres de documentation en histoire ouvrière et sociale), Congrès du monde ouvrier : France, 1870-1940. Guide des sources
Paris, Codhos éd. (5, rue Las Cases, 75007 Paris), 2002, 169 p.

JULLIARD (Jacques)

Deux bonnes nouvelles en une : la naissance du Codhos et la publication de son premier ouvrage bibliographique. Ce Collectif est né en mars 2001 du rapprochement de dix-huit institutions qui, à des titres divers, collectent et conservent des archives consacrées au mouvement ouvrier et socialiste :

Archives du communisme français, 2, place du Colonel Fabien, 75019 Paris ;
Bibliothèque de Documentation Internationale Contemporaine (BDIC), 6, allée de l’Université, 92001 Nanterre CEDEX ;
Bibliothèque historique des économies sociales, 9, Av. Joffre, 92250 La Garenne-Colombes ;
Centre des Archives du monde du travail (CAMT), 78, Bd du Général Leclerc, 59057 Roubaix CEDEX 1 ;
Centre d’archives socialistes-Fondation Jean Jaurès, 12, cité Malesherbes, 75009 Paris ;
Centre d’études, de documentation, d’information et d’action sociales (CEDIAS)-Musée social, 5, rue Las Cases, 75007 Paris ;
Centre d’études et de recherches sur les mouvements trotskistes et révolutionnaires (CERMTRI), 28, rue des Petites écuries, 75010 Paris ;
Centre d’histoire sociale (CHS) du xxe siècle, 9, rue Mahler, 75181 Paris CEDEX 04 ;
Centre d’histoire du travail (CHT), 2 bis, Bd Léon Bureau, 44200 Nantes ;
Centre historique des archives nationales (CHAN), 60, rue des Francs-Bourgeois, 75141 Paris CEDEX 03 ;
Confédération Française Démocratique du Travail (CFDT), 4, Bd de la Villette, 75955 Paris CEDEX 19 ;
Institut français d’histoire sociale, 60, rue des Francs-Bourgeois, 75141 Paris CEDEX 03 ;
Institut d’histoire sociale (IHS), 4, Av. Benoît-Frachon, 92023 Nanterre CEDEX ;
Institut CGT d’histoire sociale, 263, rue de Paris, 95516 Montreuil CEDEX ;
Institut de recherche et d’étude sur la libre pensée (IRELP), 10-12, rue des Fossés-Saint-Jacques, 75005 Paris ;
Musée de l’histoire vivante, 31, Bd Théophile-Sueur, 93100 Montreuil ;
Mutualité française, Service fédéral de documentation, 255, rue de Vaugirard, 75015 Paris ;
Office Universitaire de Recherche Socialiste (OURS), 86, rue de Lille, 75007 Paris.

Il s’agit en somme de constituer entre ces centres, dont la plupart sont bien connus des chercheurs, un réseau documentaire permettant de pallier la dispersion des sources grâce à des initiatives communes : créer un catalogue collectif, lancer un programme de numérisation, constituer un pôle commun d’information et d’orientation, procéder à des échanges. Tout cela, qui est précieux, a longuement manqué : merci pour les chercheurs actuels et futurs.

En publiant un inventaire des sources imprimées sur les congrès nationaux du monde ouvrier en France de 1870 à 1940, le Codhos donne une première illustration concrète de son utilité. Certes, on disposait déjà du « Brécy », ainsi que du précieux Guide des sources en histoire ouvrière et sociale (1987) de Michel Dreyfus. Reste que sous la forme qui lui est donnée, le guide du Codhos, illustré de documents, affiches, caricatures, etc., s’impose comme un instrument de travail indispensable à tout chercheur en histoire sociale. Pour tous les congrès des organisations syndicales et politiques de la période, on saura désormais où trouver un exemplaire consultable.

L’historien ne manquera pas de constater, non sans tristesse, le contraste entre la série à peu près continue des comptes rendus des congrès ouvriers et socialistes pendant la IIIe République et la lamentable désinvolture avec laquelle les grandes organisations syndicales et politiques traitent désormais leurs congrès, qui sont pourtant censés faire référence et exprimer la démocratie ouvrière. Qu’en dépit de la modestie de leurs finances et de moyens d’impression moins variés qu’aujourd’hui, les organisations aient tout au long de la iiie République réussi à donner des comptes rendus très complets, voire intégralement analytiques, de leurs délibérations montre le grand cas qu’elles faisaient de la démocratie ouvrière et de la souveraineté de leurs sections. Aujourd’hui, il est entendu que les congrès sont des « grands messes » formelles, dont il n’est pas nécessaire de garder la trace. C’est à des signes comme ceux-là qu’on mesure la dégénérescence d’une tradition. Raison de plus pour faire l’histoire de cette tradition.


Cet article a été publié dans Mil neuf cent, n° 20, 2002 : Péguy et l’histoire, .
Auteur(s) : JULLIARD (Jacques)
Titre : Codhos (Collectif des Centres de documentation en histoire ouvrière et sociale), Congrès du monde ouvrier : France, 1870-1940. Guide des sources : Paris, Codhos éd. (5, rue Las Cases, 75007 Paris), 2002, 169 p.
Pour citer cet article : http://www.revue1900.org/spip.php?article78