Anthony Lorry (1972-2014)

Avec la disparition abrupte d’Anthony Lorry, à l’âge de 41 ans, la revue Mil neuf cent perd non seulement le Webmaster de son site, mais un ami engagé dans l’histoire sociale et un complice de nos passions soréliennes et syndicalistes révolutionnaires.
Bibliothécaire au Musée social, où il avait débuté pour accomplir son service d’objecteur de conscience, c’est là que nous l’avons connu et apprécié. S’employant à faire connaître la pensée anarchiste de Fernand Pelloutier sur le site pelloutier.net, qu’il avait créé, il nous apporta une aide précieuse dans le montage d’un numéro de Mil neuf cent qui avait pour thème "Le syndicalisme révolutionnaire" (24, 2006). Il devait lui-même y participer, mais préféra nous mettre en contact avec un auteur étranger.
Il appréciait le travail que nous faisions dans la revue, mais il se méfiait un peu de notre référence privilégiée à Georges Sorel, un intellectuel franchissant plus les portes de la Bibliothèque nationale que celles de la CGT, rue Grange-aux-Belles. Alors que nous croyions que "l’invention" du syndicalisme révolutionnaire tenait à une formule née de la "nouvelle école" des Lagardelle, Berth, Sorel, Anthony Lorry nous faisait remarquer que dans la presse ouvrière d’orientation syndicaliste ou anarchiste l’expression avait déjà élu domicile.
Il était plaisant d’échanger avec Anthony : affable, il ne laissait jamais corrompre son enthousiasme par la critique nécessaire des "temps maudits" qui sont les nôtres. Il aimait la vie.
Salut, l’anarchiste
Willy Gianinazzi